Deuxième jour: Bac Ha – Marché de Can Cau tout les samedis, au pied du col Lung Phin à 1200m altitude et 5 km de la Chine, puis route très caillouteuse pour relier Xi Manh en passant par le sommet du col de Nan Ma.
Bac Ha dès 6h du matin, je suis réveillée en fanfare par les infos « politico-sociale » de la ville. Il y fait déjà chaud et humide.
Je suis déjà descendu pour le petit déjeuner car on doit partir à 7 h, nous avons une route difficile à faire, mais Loc dort toujours…
A Bac Hac, le matin c’est du pur bonheur car aucune circulation, cela me change des allées et venues tumultueuses des motos dans Hanoï!
8 h départ pour Càn Caù et son marché du matin. La moto est poussive ce matin, problème de carburation, Loc bricole avec son tournevis.
La route monte de plus en plus et nous roulons de moins en moins vite. Je suis obligée de descendre de temps en temps car on frôle les 5 km/h voir le « sur place ». Nous sommes en pleine montagne et entourés de sapin. La route est en perpétuelle rénovation et les chantiers y sont fréquents.
Nous restons bloqués pendant 10 bonnes minutes, le temps que la pelleteuse nous refasse un semblant de route, parmi les éboulements dus à de fortes pluies. Heureusement qu’il ne pleut plus depuis quelques jours, je n’ose imaginer notre passage dans la boue avec la terre collant aux roues de la moto, la poussière nous suffit amplement!
Je me rend compte que Loc est un très bon conducteur car nous passons allégrement certain endroit à deux sur la moto alors que JAMAIS je n’aurais osé passer seule à vélo. 😛
Arrivé au marché de Can Cau : petit marché de montagne en compagnie des minorités H’mongs bariolés (ou fleuris). J’ai pu y prendre de belles photos
Après le marché nous revenons sur nos pas car la route s’enfonce dans la montagne et mène vers la Chine.
A un certain moment, nous bifurquons sur la gauche et empruntons un route pavée de cailloux.
Loc s’arrête à la première montée: Erreur de chemin? , Non c’est le bon mais comme la route est difficile (complètement pourrie), on va prendre une réserve d’essence et de quoi manger car la route sera très longue!
Donc arrêt dans le hameau pour commander deux douzaines d’œufs durs, (il n’y a que ça à manger), acheter des gâteaux secs (très très sec), des bananes et faire une réserve d’essence…
C’est à dire remplir d’essence une bouteille d’eau de 1.5 l. 🙄 Le tout remisé dans un sac plastique et accroché au guidon de la moto. On va promener une bombe, si on chute dessus et que … bon n’y pensons pas , l’aventure c’est l’aventure!!!
Nous voici sur la bifurcation pour un raccourcis qui nous permettra de retrouver la route Bac Ha -Xi Manh. ……. maintenant que je sais ce que c’est ce raccourcis .. . je n’aurais jamais accepté de le prendre et je suis certaine que Loc est de mon avis!!
C’est carrément sur un chemin de pierres que nous commençons notre ascension.
J’ai dû me faire la première montée à pied, la moto refusait catégoriquement de nous véhiculer tous les deux. 😀
Loc a galéré en roulant sur les cailloux, il avait ses pieds ballant prêt à se poser pour éviter la chute à moto.
La chaine du moteur à souffert et s’en est retrouvée distendue. Nous avons eu une route pénible avec 20 km de chemin de pierres.
La route est dangereuse et épuisante, j’ai dû descendre plusieurs fois de la moto pour en soulager le poids et faire le chemin à pied. Loc à souffert en roulant sur les cailloux, nous étions balloté de tous les cotés.
Malgré cette route difficile, nous avons fait quelques belles rencontres et le paysage environnant était grandiose. Peut d’habitant au M² et des maisons au confort rudimentaires. Les Ethnies sont des cultivateurs et tout le monde travaille!
Ouf, la route est plus facile car nous retrouvons enfin la route goudronnée: Bac Ha – Xin Manh en passant par le sommet du col de Nan Ma
Nous voici au milieu de nulle part et la route est plate, droite et parfaitement carrossable
C’est à ce moment là que nous avons chuté, lors d’un arrêt photo. Emportée par le poids de mon sac à dos et mal assise au moment de repartir, nous avons glissé sur le coté . Tout en douceur, je me suis retrouvée encore sur la moto mais le dos sur la route à faire la tortue couchée sur sa carapace.
Loc était bloqué lui aussi car il a essayé de retenir le poids de la moto pour éviter qu’elle ne me blesse. délicate attention de sa part sauf qu’il était tout de même mort de rire aussi en me voyant me débattre sur le dos!
J’ai réussis à m’extirper en rampant sur la route et comme Loc s’est moqué de moi, je l’ai laissé se débrouiller tout seul pour se sortir de là et remettre sa moto sur pied. Mais non j’ai d’abord pris la photo et ensuite je l’ai aidé à remonter la moto sur ses roues!
Fort de nos émotions et rires, nous avons décidé de pique niquer sur place, assis en plein milieu route. De toute façon, nous étions les seuls fous à voyager ici.
A un nouvel embranchement, finis le goudron, nous retrouvons encore une route en mauvais état, mais après renseignement auprès de la population , nous nous sommes trompés de chemin, ouf. Nous n’avions pas vraiment envie de refaire le même genre de chemin de ce matin!
Nous sommes totalement dans la brume, en pleine montagne, au sommet du col de Nan Ma mais ça roule, pas vite mais ça va la moto tient le coup et nous aussi! La visibilité est médiocre et Loc doit être très prudent pour ne pas glisser, mais non il n’y pas de verglas, la route est jonchée de bouse de buffle et nous venons justement d’en croiser quelques uns broutant paisiblement au bord de la route.
Encore des travaux! Je dois descendre et marcher dans la boue, pendant que Loc bataille pour passer les obstacles.
Je ne sais pas pourquoi mais il penche de plus en plus et semble attiré par ce mur de terre glaise… quand j’entends Loc qui hurle: « Sylvie, vient m’aider, je suis bloqué » J’arrive , j’accoure, je vole à ton secours, marchant allégrement dans la boue et tirant sur la moto pour la dégager de son bourbier!
Arrivé à Xi Manh avec descente en roue libre ( oui je sais c’est dangereux ) mais comment faire quand on est presque en panne d’essence? 😆
Petit problème à Xi Man, le seul hôtel pour touriste est plein, pris d’assaut par des américains, des fous furieux en moto tout terrain( easy reader) , ils ont un camion avec l’intendance mécanique qui les suit.
Nous nous rabattons sur l’hôtel d’état. Les hôtels d’états je connais, c’est rarement occupé donc très poussiéreux et envahi de bestioles diverses et variées avec un confort spartiate, mais a-ton le choix? Et puis avec la route que nous venons de faire, dormir sur un galetas nous semblera du luxe.
La salle de bain de la chambre est lilliputienne: 2m2 pour un WC , un bout de tuyau pour la douche et un lavabo branlant.
Le débit de l’eau est de exactement de: un verre pour deux minutes et il est conseillé de se remplir la bassine pour se rincer avec une quantité d’eau convenable. Pas d’eau chaude et un carré de 10 X 10 cm pour se laver, ici on ne se sèche pas, car il n’y pas de serviette! Pas grave, j’ai connu pire : me laver avec le groin des cochons à 30 cm de mon baquet
La porte d’entrée n’est pas vraiment sécuritaire, on peut la défoncer d’un simple coup de pied. Celle donnant sur le balcon, qui est très facile à escalader, n’est pas mieux. Je vais déplacer certains meubles pour bloquer les portes et dormir en enlaçant mon sac avec appareil photo, argent etc. Je ne laisserais que le sac avec mes chaussettes sales et mon jean boueux à l’appréciation des voleurs!
Je commence à avoir des soucis d’intestins avec les 10 œufs durs avalés ce midi ( j’ai lâché avant les 12 de prévus), l’humidité ambiante dans les 80 % et les soubresauts avec le voyage à moto. Je prépare une espèce de fermentation qui commence à dégager une odeur proche de l’état putride d’un corps en décomposition; ( c’est bien dit non?) Heureusement qu’en ce moment nous traversons un marché où ce mêle odeur de bambou frais et durian, mon odeur passe ainsi inaperçue!
Repas dans un boui-boui, beaucoup de chose bizarres et frites agrémentées de glutamate de sodium, ça ne va pas arranger mes intestins!!! Le régime banane va s’imposer.
21 h il fait nuit noir, c’est l’heure de se coucher. Demain matin, c’est le jour du marché, je pense que je vais être réveillée de bonne heure!
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Grâce à Sylvie, nous avons fait un très beau voyage de découvertes des rizières. On avait déjà acheté nos billets…