Repérage au Vietnam,  marché de Xi Manh et direction Hoan Su Phi.  Jour 03,  suite

… La nuit a été très courte car il y a eu de la musique et aboiements de chiens, jusqu’à minuit et le village de Xi Manh à beau être perdu en montagne à seulement quelques km de la Chine, il est très animé. Surtout le matin jour marché, dès 4 h du matin, c’est réveil en fanfare avec musique , chiens, coqs, humains, motos … etc.

Il est 7 h du matin et nous sommes à la recherche d’un endroit pour petit déjeuner. Une brume épaisse enveloppe les rues, on distingue à peine les chalands qui s’installent bruyamment pour le marché. L’air ambiant est très humide; il a plu toute la nuit et une odeur d’humidité et de moisit monte du sol. Je marche au radar, au bruit et à l’odeur!  Avec les 250 km de route abominables  à moto d’hier et seulement 4 heures de sommeil, je suis  épuisée et absolument pas réveillée. Je rêve d’un vrai café, bien noir, mais ça m’étonnerait que je trouve ça dans le village.

raviolis (Ban Cuo ),  œuf au plat et soupe à la saucisse de porc

Pas de café mais un excellent petit déjeuner avec des  raviolis (Ban Cuo )et un œuf au plat accompagné d’une soupe à la saucisse de porc. Rien de tel pour tenir le choc!

Direction le marché de Xi Man qui est haut en couleur comme tout les marchés de minorités. Ici nous croiserons les ethnies H’mongs, Zao,  Nung et Thay.

La  rue principale est encombrée de vendeurs et aussi de curieux, c’est la seule activité importante de la semaine. Chacun est paré de ses plus beaux atours. Les jeunes filles échangent des rires complices avec leurs amies, elles parlent de certains garçons. Les garçons passent et repassent devant le groupe en lassant des petits coup d’œil. L’instant est important car les hommes s’enquièrent  de trouver une future femme. Le manège se fait au grand jour, personne n’est dupe: le jour de marché est fait pour vendre et se vendre!

Le marché est installé dans la rue principale. Les femmes ont étalé à même le sol, parfois sur des bâches, quelques légumes provenant de leur production. Certains sont spécialisée dans la vente de cacahouète fraiche ou piment. Un groupe d’homme vend des herbes médicinales; Un homme à absolument voulu me vendre une sorte de racine brunâtre:  il avait l’air de dire que c’est ce qu’il me fallait, pourquoi j’ai des boutons, le teint jaune ou parce que je n’ai pas de mari?   Je pense que c’est pour me trouver un mari car ils ont du mal à comprendre que je voyage seule!

La vie est rude dans les montagnes et les repas certainement frugaux et de piètre qualité nutritionnelle. J’ai rencontré des enfants avec la pellagre et des femmes avec des goitres, d’autres à  la dentition en perdition ou inexistante.

Vers 9h30 nous reprenons la moto : direction Hoan Su Phi.

Paysage de rizière dont le riz n’est pas tout a fait mûr. Dans quelques jours  le jaune d’or prendra la place au vert tendre et la saison des moissons débutera. on verra alors le riz sécher, étalé à même la route . La route est agréable, longée de sapins puis une  succession de plantations de bananier et cultures de manioc. Il fait très chaud et le taux d’humidité est au maximum, d’après Loc nous frôlons les 80 %.

Nous rencontrons de nombreuses cascades. Certaines sont gigantesques, elles descendent de très haut de la montagne. Nous nous rafraichissons des éclaboussures de l’eau qui est tiède et douce au touché.

Nous longeons la vallée de la rivière Lô et le riz est mur de ce coté, il a même été ramassé et la plupart des rizières sont sèches en attente d’être replantées. Les terres appartenant maintenant aux minorités, ceux-ci effectuent de nombreuses rotations dans les plantations et arrivent a faire trois plantations de riz dans l’année , ce qui  améliore considérablement leur alimentation.

Vers midi nous nous arrêtons dans un com pho à Hoang Su Phi: Tofu sauté, couenne de porc frit, légumes vert aquatique à la citronnelle( très bon )  et intestins de porc ( beurk, caoutchouteux et en plus ça puait la m…de)

Après le repas nous avons un coup de fatigue intense.  Bac Quang, notre point d’arrivée pour ce soir est à 55 km  Nous décidons de reprendre la moto et chercher un endroit à l’ombre et dans l’herbe, histoire de se faire une petite sieste. Avec la chance que j’ai,  je me suis couchée dans une fourmilière, je suis envahie de fourmis minuscules qui me piquent tout le corps et bien évidement pendant que je bataille  contre les intrus, Loc est mort de rire et me  mitraille avec l’appareil photo!    Loc je te déteste!!

IL nous faut reprendre la route car il reste encore du chemin à parcourir et nous ne sommes pas certain que la route sera goudronnée jusqu’au bout.

Le paysage change un peu, la terre est rouge à certain endroit. Coté montagne  la route est bordée de forets de  sapin. Dans la vallée, les cultures de manioc alternent avec les plantations de bananiers.

La route est carrossable mais la moto à trop soufferte hier et elle manque de souffle. Loc s’arrête chaque 20 km pour bricoler le carburateur à coup de tourne vis.

C’est la route de multitudes  cascades, toutes magnifiques!

et le paysage change tout à coup nous sommes toujours en montagne mais les sapins ont fait place aux rizières qui sont éclairées d’un jaune vif. Le riz est mur et le spectacle des rizières dessinant des vagues est sublime.