Continuation du voyage sur la route 279 pour Pho Rang via Quang Binh et Nghia Do, c’est la route historique qui reliait le Nord-Ouest au Nord-Est avant l’apparition de la route RC4 (Route Coloniale) établie par les français.
Il est 5 h du matin, (c’est fou comme je me réveille tôt ici!!) Je suis sur le balcon, le jour n’est pas levé mais il fait déjà chaud. Dehors tout y est humide. Les grillons de la nuit continuent leurs crissements, les motos commencent à circuler et pour le moment c’est encore calme. 5h 10 le haut parleur est au taqué avec une musique tonitruante puis les infos du matin, mi politique – mi potins du jour. Mince, la nuit est terminée!
Humide, humide et humide; on est dans l’humidité constante. Les vêtements sont humides, mon bloc note aussi. Le matériel photo est en dehors de son sac pour permettre un échange d’air. La nuit, il ne faut surtout pas laisser ses appareils dans un sas à dos fermé; Il faut laisser respirer et sécher le matériel car ici c’est humilité ambiante à + de 95%
Petit déjeuner de Bành Cuôn,( crêpe de riz), ça c’est trop bon, miam!
Il va pleuvoir, le temps est gris et orageux, il fait très chaud.
Arrêt dans une maison des minorités Za. La maison est à même le sol et composée de seulement deux pièces. Dans la principale; le lit, la réserve de riz pour l’année, une table basse, l ‘hôtel pour les ancêtres, 4 tabouret, un néon, un ventilateur et quelques vêtements sur une étagère en bambou. Dans la seconde ; la cuisine c’est à dire un foyer à même le sol, quelques gamelles, une bassine pour l’eau.
L’hiver commence en novembre et dure 4 mois où les températures avoisinent les 10 à 15 °, ce qui n’est pas extrêmement froid et c’est pour cela que le foyer sert uniquement à la cuisson et se trouve dans une petite pièce à l’extérieur du lieu de vie principal.
Le toit de la maison est en feuille de palme, il faut seulement 2 jours pour le fabriquer car tout les voisins participent aux travaux. Ce sont des personnes qui s’entraident beaucoup; par exemple, lors de la construction d’une maison tous le monde est mobilisé et les travaux avancent rapidement. il n’y a pas d’échange d’argent (il n’y en a pas ou peu) mais échange de services. ( si on faisait cela en France ce serait bien sympa!)
L’homme est ravi de nous recevoir, il nous offre de l’eau tiède à boire ( pas de thé ou herbes dedans, pas d’argent pour cela ), la femme est timide, elle est partie se cacher dans la cuisine.
En plus de la culture de riz pour la consommation personnelle, la population cultive du maïs pour le repas des quelques animaux, ici quelques poules et deux petits cochons. Le surplus du maïs sera vendu au marché, ce qui lui permet d’avoir un peu d’argent pour d’autres achats.
L’homme fabrique aussi du papier à base de bambou jeune, récolté en mars. Les jeunes pousses sont mises à macérer pendant un mois dans un mélange de chaux et d’eau . On obtient une pâte que l’on étale pour faire des rectangles de papier. Ce papier est utilisé pour honorer les ancêtres lors de cérémonie, on y écrit avec une plume et de l’encre de chine.
Les minorités utilisent encore la culture traditionnelle, sans engrais chimique. Leurs animaux sont nourris avec des produits naturels sans pesticides. Acheter de la viande de porc provenant des minorités est signe de bonne qualité pour les habitants des villes.
Arrêt pour la visite d’un alambic pour la fabrication d’alcool de manioc dont le principe est le même que pour l’alcool de riz: pendant une semaine, on fait macérer du manioc avec de la levure d’alcool dans un vase en porcelaine fermé.
Ensuite on pose le tout dans un alambic ( ici ça ressemble plus à une grande casserole en fer ) sous lequel on fait un feu. On repose une autre grande casserole pleine d’eau froide. Un tuyau dans lequel on laisse couler de l’eau assure la température constante de l’eau. A l’intérieur , un tuyau en forme de U permet à la vapeur d’alcool de s’accrocher et à l’extérieur ce même tuyau se termine en = pour laisser s’écouler l’alcool. Je n’ai pas demandé à gouter à l’alcool de manioc, ce n’est pas bon et on plus l’impression de boire de l’alcool à 90 °. En revanche alcool de riz = très bon et jamais malade avec, hic 😀
Déjeuner dans le Bui Bui avant de passer le col Nghia Do à 800m d’altitude.
Continuation de notre chemin; le paysage change avec quelques belles maisons sur pilotis mais le bois étant cher à l’achat, les maisons sont de moins en moins sur pilotis et posées à même le sol.
Rencontre avec un séchage de l’écorce de cannelle fraiche. Çà sent déjà la bonne odeur de cannelle. Pour 20 000 dongs ( 0,60 ct €) j’ai 4 gros bâtons, de quoi me fournir pour 5 ans!
Nous cherchons à rencontrer des minorités Pà Then, nous emportons un chemin extrêmement boueux à la recherche d’habitation et surtout d’habitants portant encore leur tenues traditionnelles. Il est de plus en plus difficile de trouver des minorités Pà Then en tenue , la tradition se perd et les tenues ne sont portées que lors des cérémonies. Le costume traditionnel des femmes Pà Then conserve encore des éléments particuliers. Il comprend: Veste, jupe, turban intérieur et turban extérieur, tous de couleur vive. Certains motifs ornant leurs vêtements sont presque semblables à ceux des Dao.
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Grâce à Sylvie, nous avons fait un très beau voyage de découvertes des rizières. On avait déjà acheté nos billets…