La justice vietnamienne a ouvert, mercredi 20 janvier, le procès pour tentative de renversement du régime communiste de quatre militants pro-démocratie. Devant la cour de Hô Chi Minh-Ville, l’ex-Saïgon, comparaissent Me Le Cong Dinh, 41 ans, connu pour sa défense de confrères militants des droits de l’homme, et Nguyen Tien Trung, 26 ans, diplômé de l’école d’ingénieur INSA de Rennes. Tous deux ont admis avoir « violé » la loi dès le début du procès, prévu pour durer deux jours.
Ils sont accusés, aux côtés d’un autre militant, Tran Huynh Duy Thuc, 43 ans, de violation de l’article 79 du code pénal, qui punit les « activités de subversion de l’administration du peuple ». Le quatrième accusé, Le Thang Long, 42 ans, est jugé en tant que complice et risque au maximum quinze ans de prison.
Le procès s’est ouvert sous haute surveillance policière. Quelques diplomates occidentaux et médias étrangers sont autorisés à suivre les débats, mais hors de la salle d’audience, sur un écran de télévision en circuit fermé. L’usage de téléphones portables et d’appareils photo est interdit.
Mercredi, l’accusation a jugé l’affaire « extrêmement sérieuse », préjudiciable à la « sécurité nationale ». Les militants sont accusés d’avoir, avec des « forces réactionnaires en exil », tenté de renverser le gouvernement par des moyens « non violents ». On leur reproche d’avoir disséminé, notamment sur Internet, des dizaines d’écrits déformant la réalité dans le but de discréditer le régime auprès du peuple.
MM. Dinh, Trung et Thuc se voient surtout reprocher leurs liens avec le Parti démocratique du Vietnam (PDV), une ancienne émanation du Parti communiste au pouvoir dissoute dans les années 1980 et réactivée sans autorisation en 2006. Les quatre hommes avaient été arrêtés entre mai et juillet, initialement pour propagande contre le régime, une charge moins lourde, uniquement passible de prison. Un cinquième militant, ancien militaire, a été arrêté à la même époque. Jugé fin décembre également pour tentative de subversion, Tran Anh Kim a écopé de cinq ans et demi de prison ferme.
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