Ecrivain vietnamien,
Née en 1947
à Thai Binh, Vietnam
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Bibliographie
. Histoire d’amour racontée avant l’aube (Éditions de l’Aube, 1991)
. Paradis aveugles (Éditions des Femmes, 1991) (Sabine Wespieser, réédition à venir)
. Roman sans titre (Éditions des Femmes, 1992) (Sabine Wespieser, réédition à venir)
. Au-delà des illusions (Éditions Philippe Picquier ,1996)
. Myosotis (Éditions Philippe Picquier, 1998)
. Terre des oublis (Sabine Wespieser, 2006)
Biographie
Romancière vietnamienne, nouvelliste et scénariste pour le cinéma, Duong Thu Huong est une personnalité réputée dans son pays. Elle est née en 1947 dans le Nord Viêt-nam d’une mère institutrice et d’un père ingénieur dans la téléphonie mobile. Elle reçoit une éducation très stricte.
Dès l’âge de vingt ans, elle se rend sur le front, à la tête d’une brigade de jeunesse communiste envoyée au front pendant la guerre. C’est une troupe d’animation artistique et elle part comme « soldat chanteuse » pour le front de Binh Tri Thien, dans la province de Quang Binh, une des régions les plus bombardées pendant la guerre du Viêt-nam. Elle y reste une dizaine d’années, jusqu’à la fin de la guerre.
Mariée de force à l’âge de vingt ans, elle doit attendre 1980 pour pouvoir divorcer de son époux violent «Quand j’étais très jeune, j’ai dû me marier avec un homme qui m’aimait et que je n’aimais pas. Il a mis son fusil sur mon cou, il m’a demandé de l’épouser, sinon il me mettait une balle dans la gorge, il se tuerait ensuite. J’avais peur, j’avais 20 ans, c’était un homme fou amoureux, mon père était loin. Vous savez bien que dans une famille le père est toujours le premier soutien des filles. Mes frères étaient petits, je suis l’aînée, j’ai eu peur de mourir, et je ne pouvais pas m’en sortir. J’ai vécu comme une esclave, une vie végétale, assez longtemps. Après la naissance de deux enfants, j’ai demandé le divorce, mais mon père est intervenu. Il m’a obligée à rester avec cet homme, parce que pour une famille féodale, un divorce c’est salir l’honneur des siens. J’ai dû rester dans ce carcan jusqu’en 1980. »
Avocate des droits de l’homme et des réformes démocratiques, elle n’a cessé de défendre vigoureusement ses engagements. En juillet 1990, elle est exclue de l’Union des écrivains vietnamiens et du Parti communiste, perdant ainsi tous ses droits civiques. Démunie de tous ses droits civiques, Duong Thu Huong décide alors d’être écrivain, mais ses romans dénoncent le régime totalitaire qui sévit au Vietnam, et elle est arrêtée et emprisonnée sans procès le 13 avril 1991 à Hanoï. Amnesty International et l’association internationale d’écrivains (P.E.N), sensibles à sa cause, concourent à sa libération. Elle envoie ses manuscrits, interdits de sortie au Vietnam, aux éditeurs français, qui traduisent et publient ‘Histoire d’amour racontée avant l’aube’ (1991), ‘Roman sans titre’ (1992), ‘Au-delà des illusions’ (1996), ‘Myosotis’ (1998) ou encore ‘Terre des oublis’ (2005) – sélectionné pour le prix Femina. Les écrits de Duong Thu Huong, poétiques et profonds, témoigne des difficultés de l’existence et de l’engagement de cette femme courageuse et charismatique œuvrant pour le bien de l’être humain.
Elle vit aujourd’hui en résidence surveillée à Hanoï. «Elle se déplace comme elle veut, mais elle a deux policiers en permanence devant chez elle, jour et nuit, qui interpellent ses visiteurs, rapportent ses conversations. Elle ne peut pas avoir de vie privée», précise son traducteur.
Amoureuse du Vietnam, j’ai lu tous les livres de DUONG THU HUONG.
Le dernier « AU ZENITH » m’a beaucoup touché. C’est un « pavé » de 800 pages mais que l’on a envie de lire d’un seul trait.
« AU ZENITH est son livre le plus ambitieux, le plus accompli. Au centre du récit, un homme, ici désigné comme « le président » sous les traits intensément mélancoliques duquel on reconnaît sans peine Hô Chi Minh, le fondateur de la république du Vietnam, désormais éloigné du pouvoir, vivant en reclus à la montagne, avec pour seule compagnie quelques soldats, quelques bonzesses.
A travers le portrait inattendu et poignant qu’elle dresse de l’ancien révolutionnaire et père de la nation vietnamienne, Duong Thu Huong parvient à construire un roman magistral. Elle développe sur 800 pages une méditation profonde sur le pouvoir et la solitude, sur la vulnérabilité de l’individu confronté aux soubresauts de l’histoire collective.
Je conseille ce livre à tous les amoureux du Vietnam et aux inconditionnels de THU HUONG DUONG;
Bonne lecture à tous….